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Des salariés las de leurs chefs, mais en quête d'autorité

Pour eux, il y a trop de « chefaillons », les salariés veulent un chef, un vrai, qui joue la continuité, oriente les efforts, stimule les équipes et se pose en modèle. Le chef charismatique - celui sur lequel on peut compter et qui accompagne, aide et soutient - est plébiscité par 56 % d'entre eux, d'après un sondage OpinionWay pour Lumio.

Ne se prononcent pas : 2 % - Extrait du sondage « Les salariés et leur chef » - OpinonWay pour Lumio - Infographie : Eclairage Public
Ne se prononcent pas : 2 % - Extrait du sondage « Les salariés et leur chef » - OpinonWay pour Lumio - Infographie : Eclairage Public
Publié le 24 juin 2019 à 06:02

Alors que tout un chacun au sein de la société se retrouve en pleine perte de repères, un sondage sur « les salariés et leur chef », réalisé  en mai 2019 par OpinionWay, pour l'assistant en ligne Lumio,  auprès de 1.000 salariés, révèle que 67 % des collaborateurs ressentent un besoin de davantage d'autorité et le désir d'avoir un vrai chef dans l'entreprise. Très exactement, ils sont désireux de se retrouver face à des dirigeants non ambigus, qui ne se contredisent pas, qui disent ce qu'ils font et qui tiennent un cap.

Prendre la place… du chef

Ironie du sort, dans le même temps, 54 % des salariés estiment qu'il y a trop de chefs. A leurs yeux, la montée du management intermédiaire et de « chefaillons » tous azimuts s'assimile peut-être à une dilution de l'autorité centrale, celle qui donne l'impulsion et le mouvement d'ensemble.« Ce qui crispe, c'est le sous-chef et la multitude de petit chefs qui viennent diluer l'autorité »,considère le sociologue Ronan Chastellier, qui a participé à l'élaboration de cette étude aux côtés des éditions Tissot.

Autre information notable : un salarié sur deux pense pouvoir être chef à la place du chef. Cette conviction, assez masculine (59 % des hommes), amène certains à s'imaginer soi-même à la hauteur, peut-être à se surestimer, en tout cas à jalouser le supérieur hiérarchique en place.

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Etre chef pour quels avantages ?

Quelles motivations les poussent à vouloir remplacer leur chef ? Les réponses sont cumulatives et variées. Pour 64 % des salariés, devenir chef, c'est toucher un meilleur salaire. Une proportion de 32 % (surtout des hommes, notamment de moins de 35 ans) souhaite, quant à elle, gérer une équipe. Pour 26 %, devenir chef devrait améliorer les conditions de travail des salariés. La notion de pouvoir et de prestige attire respectivement 15 % et 9 % des salariés et les avantages en nature qu'on peut en tirer semblent non négligeables pour 9 % d'entre eux. Enfin, certains (11 %) souhaitent devenir pour… juste pour changer de chef, par rejet du chef actuel.

Et quels inconvénients ?

Face à cette liste d'avantages, les salariés listent un certain nombre d'inconvénients. Au premier rang desquels figure le stress pour 52 % des salariés sondés. « On aimerait, en France, être un chef sans stress », observe l'étude. Résultat : la peur d'être surexposé en cas d'échec constitue un frein à la montée dans la hiérarchie. Avoir un trop-plein de responsabilités constitue une « charge mentale » pour 33 % des salariés qui évoquent aussi la pression du résultat. Et gérer une équipe paraît pesant à 19 % des collaborateurs. Sans compter, relèvent-ils, qu'un chef doit aussi sortir de sa zone de confort et de compétences (17 % des salariés l'évoquent), pratiquer la diplomatie ou taire certaines pensées, ce qui ne va pas sans poser de problème à 17 % des sondés. Un total de 35 % redoutent un moins bon équilibre des vies professionnelle et privée « surtout pour les CSP + qui connaissent sans doute déjà les dégâts d'un afflux de responsabilités sur la sphère personnelle ».

Le chef idéal ?

Aux dires des salariés, le chef idéal ne serait pas le plus autoritaire. Ce ne serait pas non plus une incarnation solitaire du pouvoir ou bien celui qui affiche des certitudes… malgré le besoin d'autorité ressenti aujourd'hui (18 %). Ce serait plutôt une personne _ femme ou homme ?  _ qui s'inscrit dans le dialogue, qui est psychologue (24 %), qui réagit de manière positive aux problèmes qui se posent, qui possède l'art de manier les individus et de diriger d'une main légère. Le chef charismatique serait surtout celui sur lequel on peut compter et qui accompagne, aide et soutient« Derrière se cache l'idée d'un chef nounou, qui doit faire de plus en plus de psychologie », laisse entendre le sociologue. « Tous les ouvrages de développement personnel ont fini par essaimer le modèle d'un chef coach à la place d'un chef charismatique », ajoute-t-il.Ce chef-là, plébiscité par 56% des salariés, joue la continuité, oriente les efforts et est un stimulant réel, un modèle.

Le DRH est-il un chef comme un autre ?80 % des salariés pensent que les DRH sont plutôt les alliés de la direction générale que des salariés ! 75 % d'entre eux considèrent qu'ils sont relégués à un travail administratif comme une sorte d'opérateur neutre.85 % estiment qu'ils ne passent pas assez de temps avec les salariés.

Les Echos Executives

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